Comment gérer l’incertitude ?

comment gérer l'incertitude
Caroline Fabre-Rousseau

Conceptrice-rédactrice

Comment gérer l’incertitude en pleine crise sanitaire ? Annuler ou reporter ?

Dans la période que nous vivons est apparu un phénomène assez inédit, l’annulation ou le report ; cette pratique n’est pas nouvelle, ce qui est nouveau, c’est l’espace temps dans lequel elle s’inscrit. Dans le monde d’avant, l’annulation était ponctuelle, c’était un épiphénomène. Aujourd’hui, elle est générale et constante. Programmer, annuler, reporter, trois actes d’un scénario en boucle. 

Les shadoks

Devant cet amoncellement de programmations et déprogrammations, je ne peux m’empêcher de penser aux shadocks* qui pompaient sans savoir pourquoi : nous assistons à un déploiement d’énergie considérable, comme un lâcher de montgolfières multicolores dans un ciel d’été qui se transformerait en un immense brasier. Tout étant annulé pour un temps indéterminé, on se demande pourquoi continuer à pomper. L’énergie habituelle devient dévorante.

Besoin de se projeter

Or, nous avons tous besoin de nous projeter, de nous envoler. Les entreprises ont besoin d’innover et de produire, les artistes d’imaginer et de créer, et de le faire savoir.

Aujourd’hui, impossible de le faire savoir, de programmer des événements. Les optimistes misent sur une fin de confinement proche, les pessimistes sur des confinements en accordéon.

Dans tous les cas, l’incertitude est devenue une certitude.

Alors, comment gérer ? Que faire ?

Deux solutions possibles et opposées viennent naturellement à l’esprit :

  • soit on ne programme plus rien.

  • soit on programme, quoiqu’il arrive.

Dans les deux cas, elles se réfèrent à un modèle mental commun : la fin de l’épidémie est proche. Ce qui veut dire qu’on peut se permettre de ne rien faire sur un pas de temps relativement court. En d’autres termes :

  • ne faisons rien pour économiser nos forces et ne pas nous disperser. On reprendra plus tard.

  • Ou à l’inverse, programmons, restons actifs, puisque l’épidémie et l’état d’urgence ne dureront pas.

Le monde d’après (la fin de l’épidémie) et le monde d’avant (les programmations) sont ainsi joyeusement mélangés. Car il faut bien se raccrocher à quelque chose…

Changer nos modèles mentaux ?

Une autre solution existe : changer nos modèles mentaux. Les ajuster et les adapter au principe de réalité.

La réalité c’est maintenant.

Nous sommes au cœur d’une pandémie mondiale, en pleine incertitude quant à ses effets et aux moyens de la contrer. Il va donc falloir vivre avec. C’est le corona virus qui nous dicte à présent ses lois et notre conduite, et ce pour un temps indéterminé.  Vivons plutôt dans « le monde pendant » comme l’appelle Philippe Silberzahn et programmons des événements compatibles avec cette situation.

Nouveaux outils

Cela implique de nouvelles formes de « vivre ensemble » sans « être ensemble ».

Salons virtuels, événements en ligne, événements live, conférences et ateliers en ligne, visio-conférences interactives sont aujourd’hui largement développés et déployés. Ces expériences digitales peuvent être améliorées avec les robots, la réalité augmentée, les casques virtuels, les objets connectés. En tout cas, il est souhaitable d’intégrer tous ces outils dans l’organisation et la programmation d’un événement. En attendant d’en inventer d’autres…

Ainsi l’énergie déployée ne se heurtera pas à une fin brutale de non-recevoir. Et les shadocks ne pomperont plus pour rien.

*Pour ceux qui sont nés récemment, les shadocks sont un dessin animé des années 70

https://bit.ly/2ID6eGu

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