La marque employeur

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Interview de Norolanto Razafinamanana

Consultante en e-reputation

Aujourd’hui nous abordons la marque employeur avec Norolanto Razafinimanana, consultante formatrice en e-réputation et social media marketing. Depuis plusieurs années, elle accompagne de nombreuses entreprises dans leur transformation numérique. Son éclairage est particulièrement intéressant aujourd’hui, alors que la visibilité numérique semble la seule que l’on puisse avoir en temps de confinement.

Ses thèmes favoris ? La marque employeur, l’animation d’une communauté, la ligne éditoriale, sujets qu’elle traite régulièrement dans ses formations à destination des dirigeants de TPE/PME et que nous développerons dans de prochaines tribunes.

Qu’est-ce que la marque employeur ?

C’est l’e-réputation RH de l’entreprise. En France, depuis plusieurs années, la guerre des talents fait rage et certains des profils recherchés ne sont pas disponibles dans le bassin d’emploi de l’entreprise. Il faut alors attirer ceux venant d’autres régions. Pour être remarquable et transformer l’intérêt des candidats, l’entreprise doit anticiper et clairement exprimer ses atouts autres que ceux inhérents au poste proposé. Cela est possible en développant sa marque employeur.

L’environnement instable, crise sanitaire oblige, complexifie les choses. Les entreprises font des offres de postes, mais ne trouvent pas de candidats. La stratégie de recrutement est passée de deux à six mois, au mieux ; c’est difficile pour l’employeur. Il y a beaucoup de compétition.

Les candidats sont exigeants : ils veulent concilier vie professionnelle et vie privée. Or les entreprises maîtrisent chiffre d’affaires, métiers, services et projets commerciaux, mais cela ne suffit pas. Aujourd’hui, les candidats ont besoin d’en savoir plus sur les valeurs de l’entreprise.

Ils passent tous par les réseaux sociaux pour s’informer. Les employeurs doivent donc se demander quelle image ceux-ci ont de l’entreprise et quelles sont leurs attentes.

En pleine crise sanitaire, de plus en plus de personnes veulent quitter les grandes agglomérations pour vivre et travailler dans un environnement plus vert. Aujourd’hui, La qualité de vie et le bien-être au travail comptent parfois davantage qu’un salaire élevé.

Comment s’y prendre pour rendre visible et attractive la marque employeur ?

Il faut réfléchir aux valeurs, aux métiers, aux projets de l’entreprise. Il faut prendre ce temps, même si l’on n’a pas le temps.

Il faut se mettre dans la peau du candidat, montrer ce qui est fait au niveau du télétravail, du bien-être en entreprise, se différencier au niveau des valeurs, de l’histoire de l’entreprise, avoir un management attentif, proposer un avenir. Les jeunes veulent travailler dans une entreprise en adéquation avec leurs valeurs. Ils ne veulent plus subir.

Il faut travailler en lien avec tous les acteurs du territoire : l’entreprise s’inscrit dans une région, dont il faut mettre en avant les atouts. Il y a un enjeu territorial fort. Les employeurs pourront attirer des candidats en dehors de leur bassin d’emploi en étant transparents sur l’environnement (nature, montagne) et en mettant en avant l’attractivité du territoire (présence de la fibre, connexions, transports…).

Les partenaires de [l’] son écosystème

Il faut également rassurer les partenaires de son écosystème : les salariés, les prestataires, les structures de financement, l’université, tous ceux avec qui on fait de la R&D… Il faut veiller à être bien visible auprès d’eux. L’entreprise estapporteuse de valeur. Il faut donner à cette communauté ce dont elle a besoin, entretenir les relations, comme en amitié. C’est une double approche : one to one et sous-communauté/communauté. « Donnez à la communauté, elle vous le rendra toujours ». C’est une règle vieille comme le monde, une approche collaborative, qui grâce à des outils puissants permet d’être visible et de s’enrichir mutuellement.

L’entreprise a parfois du mal à comprendre qu’il y a plusieurs écosystèmes. Pour chaque écosystème (clients, partenaires,ville, université, Europe, étranger…) il faut entretenir les relations. Les membres interagissent entre eux. On peut parler de co-conception, avec propositions d’idées, s’ils se sentent écoutés.

Il faut « entrer en discussion » avec sa communauté, prendre soin d’elle. C’est une communication en continu.

Dans une prochaine tribune, nous aborderons cette deuxième thématique, l’animation d’une communauté, sujet capital pour les entreprises.

Pour aller plus loin : https://www.widoobiz.com/2020/08/25/la-marque-employeur-a-lepreuve-de-la-covid-19/

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