Intelligence artificielle : la technologie Netwave (2)

IA Netwave blog DIXIT Consulting
Interview de Jean-Luc BERNARD

Fondateur et CEO de Netwave

Après nous avoir guidés dans les méandres du cerveau humain et de l’intelligence artificielle, Jean-Luc Bernard, CEO de Netwave, revient sur l’année écoulée dans le contexte de la crise sanitaire.

Les effets de la crise sur l’organisation du travail

La crise sanitaire a été à la fois une occasion et un impératif : un impératif, car le télétravail est devenu indispensable, une occasion, car cela nous a permis de réorganiser l’entreprise.

Le télétravail : un impératif

Une entreprise, c’est du « produire ensemble ». Avec des équipes dispersées à travers la France, à Lourdes, Toulouse, en Normandie, à Paris, ce « produire ensemble » devenait compliqué. De plus, Netwave traversait une année charnière, avec le départ à la retraite de 2 collaborateurs clés. Nous avons voulu reproduire le « produire ensemble », en créant des ateliers de réflexion sur l’évolution de l’entreprise, une demi-journée par semaine en visio-conférence. Il en est sorti une organisation très télétravail : Netwave pratique le télétravail à 100% à Paris et 4 jours par semaine à Toulouse. Nous avons fermé les bureaux parisiens et gardé une salle de réunion et un open space à Toulouse. Cet accord a été passé en mai, à la sortie du premier confinement. Six mois avant que les organisations syndicales et patronales parviennent à un accord minimaliste sur le sujet…

Une nouvelle organisation

Nous avons également décidé de réorganiser l’entreprise sur le fond. C’était à la fois une volonté et une nécessité.

  • Volonté

Venant du milieu de la publicité, où les salariés sont sur-créatifs et diplômés, j’ai été habitué à une manière de faire non hiérarchisée dans le processus d’amélioration de l’entreprise ; dans le domaine de l’informatique, à l’inverse – sauf pour les startup…et encore- la base attend trop souvent que les propositions tombent du management. Je souhaitais donc une organisation plus décentralisée, plus participative.

Nous avons institué le Surfing Day, un jour par mois pour relayer les ateliers du premier confinement : pas de production ce jour-là, mais un travail en profondeur sur les lignes d’amélioration continue, grâce notamment à l’outil collaboratif Trello. Les propositions sont enregistrées, lues, discutées, mises en place ou refusées, étudiées ou testées avant adoption.

  • Nécessité

Il nous fallait également remédier à deux problèmes liés au télétravail : l’isolement et le manque de perspective.

– Nous avons donc généralisé l’usage des méthodes Agiles , propres aux développeurs avec le rite du matin, ou Point Debout. 10 mn, non pour savoir ce qui a été fait, mais pour voir si ça se passe bien, ou s’il y a des problèmes, s’il y a un besoin d’appui, de support. On ne résout pas les problèmes, on les identifie et on prend rendez-vous. C’est le stand up meeting adopté désormais par toutes les équipes de l’entreprise.

– Nnus avons également remplacé la sacro-sainte machine à café et ses échanges informels extrêmement productifs par le Café Flash virtuel. Tous les matins, on peut, si on le souhaite, rien n’est obligatoire, prendre 10 minutes pour discuter de manière conviviale via Google Meet tout en dégustant son café.

– Concernant le manque de perspective, qui est certainement un risque majeur du mode télétravail, nous avons remplacé l’entretien annuel par des entretiens quadrimestriels. Cette fréquence accrue permet aux salariés de vérifier si leur travail correspond à ce que l’entreprise attend d’eux. Elle permet de pallier à l’absence des signaux faibles de satisfaction ou d’insatisfaction que chacun décèle dans l’expression non parlée de ses managers. Cela fonctionne aussi dans l’autre sens: l’entreprise peut mesurer plus fréquemment si son collaborateur est heureux, satisfait …ou non de ce qu’il fait.

– Autre conséquence du télétravail sur laquelle il faut réellement insister : une exigence de qualité accrue. On ne peut plus traverser le couloir pour poser une question après un échange, au cas où l’on aurait oublié un élément de la discussion. Dans le processus de prise de décision, il est capital de tout formaliser. Nous notons tout sur Slack ou Trello. Cela ne ralentit pas les processus, bien au contraire. J’ai pris le réflexe d’écrire un rapide compte-rendu après chaque rendez-vous pour le client ou l’entreprise. Ainsi, tout le monde a accès à l’information en temps réel. Et celle-ci reste accessible même si son auteur ne l’est pas.

Les effets de la crise sur l’activité de l’entreprise

Notre chance, c’est que Netwave est une entreprise faite pour travailler à distance. Mais au premier confinement toutes les décisions ont été gelées, ainsi que les déploiements en cours. Nous n’avons donc rien signé pendant 4 mois. Heureusement les second semestre a été extrêmement fécond. Finalement, nous avons réalisé 80% de croissance sur l’année 2020. Le premier semestre a été une catastrophe.

Deux tendances fortes qui nous servent ont émergé à la faveur de la crise : la digitalisation accélérée et le recours à l’IA.

Digitalisation accélérée

Nous avons la chance d’être sur le marché du digital et du e-commerce en particulier. Il a été explosif cette année et a accéléré la mutation en cours. Cela nous a desservis au premier semestre. Je prends l’exemple d’un client qui l’année dernière faisait 6 millions et qui va faire cette année 14 millions en ligne. Ses équipes ont été submergées et n’avaient plus de temps à consacrer aux commandes, à la logistique, etc. Au second semestre, ils disposaient de plus de moyens, nous en avons profité.

Recours à l’IA

Plus on digitalise, plus on supprime l’intermédiation humaine. C’est un constat que l’usage de bataillons sous payés à Madagascar ou en Inde pour entretenir l’illusion d’une relation humaine à travers des chats ne peut cacher. Nous avons parmi nos clients des chaînes textiles et l’on constate que beaucoup d’entre elles ont dû fermer, déposer le bilan, se vendre à une faible partie de leur valeur pré-Covid. Ces enseignes accélèrent la mutation vers le digital. Ce ne sont pas les seules: les banques, les assurances, les voyages… tout se gère aujourd’hui et se gérera plus encore demain via son écran. Or le tout digital supprime l’intermédiation humaine. Il y faut donc des outils pour remplacer ces experts, ces conseillers, ces vendeurs que le digital fait disparaître de notre horizon. L’usage de l’IA s’impose pour les remplacer car l’usager, lui, aura toujours besoin de conseil, d’orientation, d’expertise. Notre technologie particulièrement bien spécifiée pour la génération d’interactions pertinentes en temps réel est très certainement un moteur de croissance formidable dans ce contexte.

Ce dont on se rend compte au final, c’est que la crise n’est pas un point de rupture, mais plutôt l’accélérateur de ce qui existait déjà : l’émergence de la Chine comme challenger des USA en tant que première puissance économique, la digitalisation, la disparition de certains métiers, la bascule du commerce vers le digital, l’usage de l’IA, les outils de collaboration à distance,etc. Tout cela était déjà en cours. Nous allons simplement vivre en 3 ans, ce que nous aurions vécu en 15 ans sans le Covid. Une crise ne fait que rendre visibles et accélérer des mutations qui étaient déjà à l’œuvre. Le monde d’après était déjà en gestation dans le monde d’avant. Et il ne ressemble pas à une fugue pastorale.

Pour aller plus loin : 

Netwave – Plateforme de personnalisation

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